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Quelques
histoires d'une époque ancienne
Le
Carnaval de Limoux
Quelques
histoires d'une époque ancienne
Arrêté
du Conseil Municipal du 12 février 1793
Les
Meuniers
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Tradition
profondément ancrée dans l'esprit local, et dans la vie de nos
concitoyens, et, pour vous le prouver, voici quelques histoires :
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l
y avait à Limoux de nombreux magistrats parmi lesquels un juge, il
s'appelait Bataille, était d'esprit caustique et drôle, mais
affligé d'une double claudication, ce qui lui interdisait de
prendre part au réjouissances publiques du carnaval, il aurait été
facilement reconnaissable. Un certain jour, à la veille de la
grande semaine du carnaval (celle du mardi gras), voila que notre
juge se présente devant son président vêtu et ganté de noir, un
grand crêpe au chapeau, la mine désolée, et lui demande une
semaine de congé pour aller enterrer une tante dont il venait
d'apprendre, disait-il, la mort soudaine. Condoléances du président,
soupirs étouffés, serrement de mains, et notre homme, ayant obtenu
ce qu'il voulait, partit par la diligence du soir, se dirigeant vers
Carcassonne. Le lendemain, mardi gras, un masque claudiquant portait
sur son costume un écriteau disant :"Je suis Bataille, le
double boiteux". Le président, homme de moeurs très sévères,
réunit ses collègues, et leur dit combien il était peiné de voir
un arlequin audacieux se moquer de la justice, et parodier
l'infirmité du juge du tribunal, au moment où celui-ci venait d'être
cruellement frappé dans ses affections. Il parlait même de faire
arrêter le coupable qui serait démasqué par la police, et de le
punir sévèrement, d'autant plus que le féco l'imitait
parfaitement. Son entourage amenait, non sans difficulté, le président
à surseoir jusqu'au retour de l'intéressé, qui déciderait lui-même
du sort de l'insolent. Au retour du juge, le président le fit
appeler et lui expliqua l'affaire. Ce dernier lui révélait que le
masque, qui durant la semaine s'affublait du nom de Bataille, n'était
autre que lui même. |
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es
années précédent la guerre de 1914 furent des années faste pour
le carnaval, qui reprit un essor tout particulier, surtout en 1912,
lors d'une grande cavalcade. En 1919, un clochard venait s'installer
tous les dimanches de carnaval, à l'heure des vêpres sur les
marches de l'église Saint-Martin, avec son litre de rouge, sa miche
de pain sous son bras, et sa musette garnie de provisions. Sans se mêler
aux réjouissances populaires, il dégustait tranquillement son
menu. Chaque année, à pareille époque, on voyait apparaître le
visiteur solitaire, puis il disparaissait. Un dimanche le curé de
la paroisse, intrigué par ce curieux personnage, fit appel aux
gendarmes qui s'apprêtaient à l'arrêter pour l'interroger. Stupéfaction,
le clochard du carnaval n'était autre que le député, conseiller général
et maire de Limoux Pierre Constand. Nos gendarmes, tout
surpris par l'identité du travesti, ne purent que s'excuser et se
retirer tout penauds. |
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ne
autre fois, un jour de mardi gras, aux fameux tour de 11 heures
favorables aux divers costumes folkloriques, appelés goudils, de
jeunes fécos décidèrent d'offrir aux dames venues les admirer,
des fèves pralinées. A cet effet, ils allèrent trouver un ami
boucher, et lui demandèrent de leur procurer des crottins de
mouton; ce dernier s'empressa de leur donner satisfaction, et une
fois munis de cette précieuse marchandise, ils demandèrent au
sympathique pâtissier, Abal, de préparer de succulentes pastilles,
appelées pralines. Les spectatrices, très flattées de l'offre de
ces généreux fécos (il n'y avait que les dames, qui avaient droit
aux bonbons), commencèrent à déguster ces sucreries. Au premier
abord, tout fut parfait, mais la suite le fut moins, elles crachèrent
tripes et boyaux. Aussitôt, la réaction fut violente, et ces
aimables fécos furent obligés de quitter la musique pour se réfugier
en un lieu plus calme.
Le dimanche gras précédent
le mercredi des cendres, la coutume voulait que les bouchers de la
ville promènent les boeufs qui devaient être tués et débités
avant que ne commence le carême. En 1838, les meuniers, qui à
l'origine jetaient de la farine sur les badauds, offrirent des dragées
le jour du mardi gras.
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